Coûts de productions: est il utile de les calculer?

J’ai ouvert une autre file pour répertorier les outils pour calculer ses coûts.

Certains doutent de l’utilité d’un tel calcul.
Pour ma part je suis persuadé qu’il est absolument nécessaire de le faire mais en même temps je sais que c’est loin d’être suffisant.

Depuis début 2016, on voit fleurir partout des formations pour calculer les coûts de production. Je trouve cela bien mais le problème c’est ce que l’on en fait derrière et comment on utilise tout ça et là c’est creux souvent.
Calculer vos coûts n’empêchera pas les prix de baisser c’est sur mais cela reste un bon repère dans sa commercialisation.
Et en matière de repères il y en a d’autres à calculer…

J’ai l’impression que le secteur agricole reste obnubilé par la production de masse et donc les coûts.
Le problème c’est que l’on fait fasse à une concurrence de plus en plus rude. On ne pourra pas se battre éternellement avec des exploitations de 2000 ha voir plus . D’autant que de leur coté ils progressent aussi techniquement…

Donc pour moi, il faut profiter de notre technicité et de nos atouts et créer de la VALEUR.
En france, on est connu pour le luxe alors développons ça à fond!
Les circuits courts sont à la mode.
Ce sont des solutions parmi d’autres…

Allez dans les magasins, les salons bio vegan ou de bien êtres, il y a des dizaines d’idées à capter.
Nos dirigeants ont aucune vision et stratégie pour l’agriculture. Ils creusent le lit de notre perte sans le savoir ni sans soucier.

Prenez vous donc en main et innovez agissez.
Bref, comportez vous comme de vrais entrepreneurs et non des moutons à la soldes des Coop, des firmes phyto et des chambres d’agri.
J’entend souvent dire dans les assemblées “soyez chef d’entreprise” et blabla mais eux mêmes sont toujours dans le modèle de l’assistanat agricole.
Utilisez plutôt ces établissements à votre compte. Il y a des personnes de grande qualité dans ces structures qui ne demandent qu’à aller dans votre sens et vous aider. Bougez vous quoi et trouvez des personnes pour vous accompagner.

En gros, pour résumer il faut mettre de la stratégie. Il existe plusieurs types de stratégie: domination par les coûts, différentiation, etc. Cultivez vos forces et vos centres d’intérêts et vous trouverez des solutions.
Si les marchés agri ne vous intéressent pas vous ne serez pas bon… En revanche, si vous êtes passionné d’agronomie, vous êtes peut être capable de trouver des solutions pour produire à bas coûts ou faire des productions spécialisées…

Enfin parlons un peu de la mode actuelle. On parle beaucoup d’objet connectés, de services internet, de big data. Ce ne sont que des outils au service de votre exploitation et de votre stratégie. Si ce sont les machines qui réfléchissent à votre place on aura plus besoin de vous…
Ces outils sont extraordinaire et ouvrent de nouveaux horizons. Mais attention ils sont aussi contrôlés par de grands groupes qui veulent vous bouffer de la laine sur le dos… Regardez la colère des chauffeurs d’Uber. Cela pourrait vite nous rattraper aussi…

En conclusion, tout ça ce ne sont que de belles paroles. Je vais bientot m’y confronter car je vais reprendre l’exploitation familiale de 90 hectares. J’ai bien réfléchi et j’ai un beau projet. Non sans risque mais mon banquier est plus enthousiaste que moi…

Alors pour finir, j’ai dérivé un peu. Calculer ses couts c’est nécessaire et c’est la base mais loin d’être suffisant. Mais c’est un peu comme un boulanger qui fixe le prix de son pain sans connaitre le prix de la farine, comme un vendeur qui vous vend un tracteur sans connaitre le montant de la reprise, etc

Et vous qu’en pensez vous des coûts de production?

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Ta réflexion de fond est intéressante Mike.
Perso je me concentre et me spécialise sur le marché, les marchés.
Les coûts je ne les calcule pas forcément, je les comprime au mieux. Sauf par choix délibérés.
Mais il est vrai que c’est une aide précieuse pour appuyer sur le bouton, surtout lorsqu’on est de nature hésitante sur ce sujet !

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@manu2b oui toi tu es bon sur les marchés tu as donc un avantage et tu l’utilises et le développe pour créer de la valeur.
D’autres seront peut être bon plutot dans les champs. Je connais un mec qui est rentable même quand les prix sont au plus bas. Mais c’est une bete en agronomie et une brele sur les marchés…
Pas de solution unique!

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Les marchés ne s’occupent pas du coût de revient(ex: crise des éleveurs laitiers,mais aussi famine en 2007 pour le blé), mais des fondamentaux et de la psychologie.Par contre un boulanger et un marchand de matériel fixe son prix de vente par rapport au coût de revient , pas nous.mais c’est interessant de le connaître quand même.

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Dans les couts de production mais tu sais que je préfère parler de seuil de commercialisation car la il y a un salaire de compter .mais les coûts de production nous permette de savoir avec quelle production on perds de l’argent et avec lesquelles on en gagne.Demander a vos comptable de vous les calculer et la vous aller être surpris.Apres si tous le monde le fait vous aller voir que pou certain il sera plus rentable de faire du foin de luzerne ou de prairie que de cultiver des terres pour perdre de l’argent.Chez moi des agriculteurs ont retourner des pâtures pour faire du mais mais depuis deux ans pas de mais, mais des semis et les autres années des rendements médiocres.Par rapport a ta vidéo je peux t’amener un éclairage je corrige des rapports de stage depuis une dizaine d’années et la depuis trois ans je vois des fermes modèles de plus de cent quarante vaches avec robots racleur automatique et toute la recherche des derniers nouveautés avec un investissement a plus de dix milles euros par vache .Je vois les bilans qui ne sont plus que catastrophique depuis deux ans et je pense que des investisseurs vont ramasser la mise quand les banques vont fermer les robinets.Des coûts de production ont été calculer il faudrait des prix de plus de trois cent cinquante euros pour vivre et faire tourner l’exploit alors les grandes fermes qui ont beaucoup investi sont plus fragiles.

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@lafouine les agris n’ont pas de pricing power comme disent les ricains

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@eric les fermes manquent de résilience. Avant s’agrandir fonctionnait car on arrivait à amortir les investissements supplémentaires désormais c’est plus dur et s’agrandir signifient parfois augmenter le risque de pertes. Avant de s’agrandir je pense qu’il faut d’abord avoir une stratégie qui permet de dégager de la valeur et ensuite seulement s’agrandir quand on sait que l’on va pouvoir générer de la valeur supplémentaire.

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J’ai discuté avec un expert comptable qui m’a expliqué que des fermes de moyenne surface ont voulu s’agrandir à coût de reprise faramineuse ou d’achat de terres très cher et aujourd’hui ces exploitations sont en danger.

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@eric c’est un principe de business. avant de s’agrandir il est préférable de maximiser sa marge par unité et ensuite de multiplier le nombre d’unités. faire le contraire est plus risqué mais plus facile à faire en terme de stratégie…

Dans mon projet d’installation, je vais d’abord chercher à augmenter ma marge à l’hectare et ensuite quand j’en serai là … je penserai à m’agrandir.

On m’a proposé récemment un rachat de terre mais j’ai refusé en partie pour cette raison.

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J’aimerais que cette philosophie soit partagé par le maximum d’agri mon père me répétais que mille fois zéro font zéro. J’espere et je suis persuade que si nous agriculteurs ont ne fait pas monter les reprises et l’achat de terres a des prix sans rapport avec la rentabilité tout va se rétablir.

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@eric jadore la citation de ton père. Elle s’accorde bien avec mon propos.

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2016 va surement remettre quelques pendules à l’heure, ceci dit il y en aura toujours quelques uns pour faire monter les prix, difficile de croire à une baisse durable du prix des terres.

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les terres ne baisseront jamais sur une longue période. C’est une ressource limité et de refuge en plus.

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la terre ne se reproduit pas contrairement à d’autres biens.
Sur Le long terme elle prendra toujours de la valeur

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il faut se rappeler dans les année 90 le prix des terres avaient perdu 70 % de leur valeur aujourd’hui elles sont supérieur au année 70 de 20% “dans les pays de loire” je pense qu’il y a la folie de l’agrandissement et sans compter la marge
il y a aussi une génération qui va partir à la retraite et qui va reprendre ses grosses structures?

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Bien sûr on peut ajouter au prix de la terre ou a la signature du bail une pratique très sympa en agriculture “le pas de porte” ça augmente encore le prix final de la terre et du coût de revient( assez agréable quand on part en retraite avec 800 € par mois pour 70 heures par semaine).Aujourd’hui on trouve donc des fermes viable mais sans successeur ,même en famille.

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